Chauffage urbain à Meylan: fausse bonne idée

En 16 mois, c’est le 3ème projet et la 3ème délibération sur ce sujet !
Il y a eu désignation d’un AMo suite à la délibération de Juin 2020 et aujourd’hui on parle de confier une étude à SF2E pour conforter les données techniques et économiques. Faut il engager le choix de créer un réseau de chaleur à Meylan quand cette étude n’est pas réalisée et communiquée aux meylanais ?

Deux questions fondamentales se posent :

  1. Est ce que les meylanais attendent sur le plan énergétique en priorité la réalisation d’une autoroute de chaleur avec les conséquences classiques ? :
    • des mois de travaux et leurs désagréments et les problèmes de circulation accentuées,
    • des prix de chaleur qui ne concurrencent pas vraiment les prix des énergies actuelles, en tout cas sans certitude dans la durée, sauf dans les premières années avec une promotion commerciale. Le prix de vente du MWh à 80 € n’est pas garanti et surtout pas dans la durée et d’après notre étude sur les copropriétés meylanaises, le prix du gaz actuellement pratiqué est bien inférieur à 76 € par MWh.
    • PLM et les les bâtiments communaux étaient les usages déclencheurs du projet : la date de livraison de la chaleur en 2023 pour PLM est très incertaine et la mairie a indiqué que finalement, pour des raisons justifiées, ses bâtiments ne seraient pas raccordés.
    Enfin il faut noter que cette délibération ne concerne QUE les meylanais dans sa finalité et aucun débat n’a eu lieu en conseil municipal de Meylan (hors une information dans l’heure citoyenne de ce lundi) ; ne serait il pas logique dans le process démocratique de faire précéder ce type de décision d’un débat en conseil municipal avant la délibération de ce projet légitimement au niveau de la métropole. ?
  2. En 2021 n’y a t il pas une autre priorité en matière de transition énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique ?
    La priorité, l’urgence est bien sûr la baisse des consommations énergétiques pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre mais aussi sur le plan social avec des baisses de charge si utiles pour les ménages les plus modestes
    Les élus du groupe Réunissons Meylan, au moment du DOB de Meylan en décembre 2020, ont demandé que soit privilégié l’accompagnement des copropriétés qui souhaitent s’engager dans la démarche Mur/Mur, démarche tellement exemplaire de la Métropole. Nous connaissons des co-propriétaires engagés dans ce projet pour faire voter la rénovation dans leur copropriété, mais avec quelles difficultés car le reste à charge est encore trop élevé. La commune de Meylan n’a pas souhaité s’engager dans cette voie privilégiant les bâtiment communaux mais ce n’est pas à l’échelle, à la hauteur du défi.

Outre tous les avantages écologiques et climatiques dont on a parlé, la baisse sensible des consommations retire tout intérêt à la bataille des chiffres sur les coûts comparatifs du prix des énergies, aujourd’hui ou demain car les différences finales seront faibles.

Ce dossier n’existe que par une subvention d’état de 3 700 000 € et une aide de la métro de 3 800 000 €.
Alors en matière de dépenses publiques car c’est bien de cela dont il s’agit, vaut-il mieux en 2021 dépenser plus de 8 millions d’euros en création d’un réseau de chaleur dont rien ne confirme qu’il sera rentable ou bien aider les citoyens à dépenser moins, et il ne s’agira pas là de 8 millions mais bien moins.

Bien sûr ce n’est pas la même « poche » mais ne faut il pas prendre de la hauteur et analyser les choses globalement et pour l’avenir.

Enfin hors le chauffage urbain il existe des solutions énergétiques pour les bâtiments très isolés qui sont compétitives aujourd’hui comme la pompe à chaleur par exemple, avec l’eau chaude solaire également. Cela n’a pas, semble t il, été étudié comme alternative au chauffage urbain.

Nous sommes dans l’attente des études annoncées et des arguments de nature économiques et sociales pour les citoyens Meylanais.